LES GROS BATEAUX D'AMERIQUE

Les bus Greyhound ont recommence a circuler ce midi. Nous avons hesite a peu pres un quart de seconde: nous serons dans celui de 19h direction Philadelphie!

Je prends ma journee demain, et nous allons passer trois jours a l’hotel, au chaud, avec acces a une douche, des toilettes, une tele… LA FOLIE! Si vous vous posez la question « Pourquoi Philadelphie? » : Nous avons bien cherche une chambre a New York des hier matin, mais il en restait deux de libres – une a $2300, l’autre a $950 la nuit (merci les marathoniens…) Multiplie par 4 nuits, ca fait quand meme un petit budget pour camper a 600m de chez soi. Entre ca et deux tickets de bus a $15, nous prenons donc le bus. 

Bon weekend a tous, en esperant que tout soit rentre dans l’ordre lundi!

Desole pour ceux qui se sont inquietes. Tout va bien! Aucun degats a l’apart – on a evite les deux scenarios catastrophes auxquel j’essayais de ne pas trop penser: Les vitres ont tenu vaillamment, et l’echaffaudage geant (22 etages de barres metalliques) qui grimpe le long de la facade de l’hopital Saint-Vincent de l’autre cote de la rue est reste solidement accroche a son mur. Nos plantes se sont fait passablement deplumer sur la terrasse, mais c’est un moindre mal. C’etait l’automne de toutes facons.

En revanche nous sommes toujours en zone sinistree et devrions le rester jusqu’a la semaine prochaine. Comme tout les loseurs qui habitent au sud de la 27eme rue, nous sommes sans electricite, et ca, ce n’est pas drole du tout. On peut se passer de lumiere, de tele, de musique, d’internet (de blog!)… On peut se passer d’ascenseur, de frigo, de nourriture chaude (Une petite courgette crue pour le petit dej’, avant qu’elle pourrisse? Ah non, trop tard)… On peut meme se passer de douche pendant un jour ou deux jours (et du coup confirmer la reputation des Francais). Mais se passer de chasse-d’eau, c’est carrement le cauchemar. Je vous epargne les details scabreux, mais faites-moi confiance sur ce coup-la.

Valerie m’a revele hier le secret le mieux garde de la ville: il y a une douche derriere la porte marquee « PRIVATE » au 14e etage du bureau, et comme le bureau se trouve sur la 57e rue, on y beneficie toujours de tout le confort moderne: ascenseurs, eau chaude, lumiere, etc. C’est ca, le monde du luxe! Donc ce matin, pour la premiere fois de ma vie, je me suis mis a poil au bureau. Du coup j’ai pu me presenter devant l’equipe a 9h (rhabille je vous rassure) sans le gallon d’huile de vidange que je me trimbalais sous la casquette depuis dimanche, et sans le nuage de mouches qui attendaient avec impatience leur version de Thanksgiving.

Ce soir, nouveau challenge: comment redescendre du bureau vers les tenebres-ebres-ebres-ebres (ca fait echo, les tenebres). Le metro n’est toujours pas retabli, donc mes options sont limitees: a pied, ou a pied. A partir de demain matin, je brave le froid, tant pis, et je sors le velo du garage. S’il n’est pas inonde. Et si je trouve mon chemin dans les dedalles du sous-sol avec ma petite lampe de poche. En revanche si la lampe lache, c’est panique a bord – vous vous souvenez du film Le Tombeau du Roi Salomon? Moi oui. C’est l’histoire d’un mec qui se fait enfermer dans un tombeau.

Plaisanterie mise a part, descendre a pied vers la partie sud de l’ile une fois la nuit tombee est une experience incroyable: vous vous dirigez doucement vers un mur noir — impossible de discerner quoi que ce soit de l’autre cote – et tout a coup, boum, vous passez la frontiere entre la lumiere et l’obscurite-te-te-te-te… Vous savez que vous etes toujours tout petit perdu dans une foret d’immeubles que vous devinez plus que vous ne les voyez. Et puis au bout de quelques pas vous etes trop occupes a ne pas vous faire tamponner par une voiture pour laisser libre cours a vos pulsions poetiques: Manhattan sans feux de circulation, c’est la fete du slip.

Je suppose que vous avez eu votre dose de photos spectaculaires sur Radio Presqu’Ile et Ouesteux France, mais je vous encourage quand meme a jeter un oeil au lien ci-dessous pour bien comprendre l’etendue des degats:

http://news.yahoo.com/photos/hurricane-sandy-1351517288-slideshow/#crsl=%252Fphotos%252Fhurricane-sandy-1351517288-slideshow%252Fpresident-barack-obama-greeted-jersey-gov-chris-christie-photo-180039044–election.html

Et pour finir, Anne, tu reconnais?

Non? Normal, c’est Wildwood, NJ.

Le vent s’est leve, la maree monte, tous les ponts et tunnels sont fermes, et un morceau de grue de quelques dizaines de tonnes pendouille au niveau du 90e etage (oui oui, 90e!) d’un nouvel immeuble en construction sur la 57e rue – donc tout va bien! Si les cables de la grue lachent, dommage pour les immeubles alentour. Ou sont King Kong et Superman quand on a besoin d’eux? On se demande. Pas de drame majeur pour l’instant en tous cas, meme si on se sent juste un peu isoles — la derniere fois que Manhattan a ete coupee du monde (ponts et tunnels fermes), c’etait le 11 septembre 2001…

Ce qui m’inquiete un tout petit peu plus, c’est que Con Edison a annonce un risque de coupure generale d’electricite sur tout New York a titre preventif ce soir… Pour nous, pas d’electricite signifie pas de creme fouettee maison sur la mousse au chocolat, mais aussi pas d’eau (l’eau est pompee vers les etages superieurs 19e etage donc pas d’electricite = pas de pompe = pas d’eau), plus de telephone au bout d’un jour ou deux, et des sorties relativement limitees (19 etages par les escaliers de secours, ca calme.)

On verra, croisons les doigts!

Pas d’inquietude, tout va bien pour nous, en tous cas pour l’instant! Nous attendons le gros de l’averse et la montee des eaux ce soir vers 20h, en meme temps que la maree haute (le tout un soir de pleine lune – ce n’est pas une blague). A priori c’est plutot le New Jersey qui va morfler… Pas d’evacuations supplementaires prevues a Manhattan. Ca tombe bien, nous n’avons nulle part ou aller, je n’ai rien a me mettre, et j’imagine que de toutes facons les abris sont deja tous surpeuples avec les rescapes de la zone A — les gens des marecages. Nous sommes en zone C, donc d’apres la carte ci-dessous il est « peu probable » que nous nous fassions emporter par la maree et nous retrouvions dans la baie de Quiberon demain matin. (Je me ferais bien une petite douzaine d’huitres, tiens. Il y a peut-etre des huitres sur le West Side Highway a l’heure qu’il est?)

Greenwich Village Beach
Nous sommes tout pret de la zone seche – rien a craindre!

Je ne sais pas comment il s’y est pris pour mener a bien ses Douze Travaux d’Hercule, Hercule, mais je peux vous dire que nous nous en sortons beaucoup moins bien avec nos Deux Travaux: Cuisine et Salle de Bains. Tout devait etre regle en deux temps trois mouvements — debut des travaux le 4 aout, fin des travaux le 20 aout au plus tard, et hop, emballez c’est pese! Apres un an de discussions, de plans, de shopping, de paperasse, de revisions, et finalement d’autorisations de la copropriete, le plus dur etait suppose etre derriere nous – et tout devait aller tres vite.

Ahahahaha. Pas du tout. Les travaux ont effectivement commence le 4 aout, mais ont en revanche tres legerement depasse la date de livraison prevue puisqu’ils ont traine jusqu’au… ah oui c’est vrai: ils trainent toujours! Je vous epargnerai les details sordides et surtout totalement ininteressants du pourquoi du comment, mais voici en tous cas les lecons que nous aurons retenues de cette formidable aventure.

Lecon numero 1: Plus c’est petit, plus c’est complique

Les cuisines et les salles de bain de Manhattan sont reputees pour etre ridiculement petites. Il n’est pas rare de ne pas pouvoir ouvrir la porte du frigo et celle de la gaziniere en meme temps, par exemple, ou ouvrir la porte du frigo et bouger. Quand on voit le prix au metre carre, on ne se demande pas pourquoi. Or petite surface ne veut pas forcement dire petit projet — bien au contraire, au pays ou les gazinieres font la taille de deux voitures italiennes, trouver des elements de cuisine et salle de bain suffisamment petits (c’est a dire de taille normale pour un Europeen) devient un veritable defi. Quand en plus on essaie de trouver des elements de cuisine et salle de bain qui ne soient ni sur-dimensionnes, ni sur-designes, c’est Mission Impossible 4.

Du coup, toujours pleins de bonnes idees, nous nous sommes tournes vers des marques europeennes. Nous sommes alles acheter du petit a la source, quoi! Et hop, robinetterie Vola dans la salle de bain (Danemark, deux points, Denmark, two points), lavabo Lacava (Italie, un point, Italy, one point), robinetterie Kohler dans la cuisine (Autriche un point, Austria, one point), four et lave-vaisselle Smeg (Italie, quatre points, Italy, four points), etc.

Comment ca, la taille du tuyau d’arrivee de gaz n’est pas la meme? Comment ca, il faut commander… quelle piece deja? Comment ca, pas avant septembre parce que l’Italie est fermee en aout? Comment ca, le mitigeur ne passe pas dans le mur? Il faut remplacer quoi – toute la tuyauterie?…

Lecon numero 2: Le mieux est l’ennemi du mal

Ou du bien, je ne sais plus trop. Je reconnais volontiers qu’a vouloir trop bien faire on peut facilement transformer un projet sympa en cauchemar absolu, et je reconnais volontiers que j’ai une severe propension a la fixette. C’est pour ca qu’au boulot, on me trouve « detail oriented », que John me trouve « totally neurotic », et que les entrepreneurs m’ont trouve « total pain in the ass ». Tout ca parce que je leur ai poliment demande de retoucher quelques petits details, comme par exemple faire en sorte que la douche soit suffisamment grande pour qu’on puisse y entrer, ou finir le carrelage dans la salle de bain. Avec le bon carrelage, pas celui de la cuisine, qui etait prevu pour, euh, la cuisine. En fait. S’il vous plait. Monsieur le carrelagiste.

Le pire, c’est que nos Flash Gordon de la renovation, ces ingrats, n’ont meme pas conscience des efforts que j’ai fait pour ne pas 1) vomir de la bile partout sur leurs travaux a cause des ulceres et 2) leur imprimer tous les matins un fichier excel avec une liste de 3km de tout ce qui n’allait pas — des interrupteurs partiellement encastres dans le mur (un interrupteur qui flotte a 1cm du mur, c’est sympa aussi, non?) en passant par les joints dans la salle de bain qui varient en fonction de l’humeur, les seuils de porte colles de travers a la colle epoxy-pour-la-vie, ou encore les valves d’arrivee d’eau qui depassent de sous le meuble. Bref – un boulot de saguouin (c’est francais, « sagouin », en dehors du Parc Regional de Briere?) mais je me dis que ce n’est pas tres grave, qu’on a vu pire dans l’histoire du monde, comme par exemple l’extinction des dinosaures, les guerres de religion, la mort de Leo DiCaprio dans Titanic, et la confirmation par mes parents qu’effectivement il n’y a ni Pere Noel ni Petite Souris.

Lecon numero 3: never again!

C’est presque fini. Il nous reste quelques finitions – comme par exemple mettre une poignee sur la porte de la salle de bain, peindre l’encadrure de la porte de la cuisine, ou nettoyer a la main avec un « chiffon humide non pelucheux » les 60 feuilles du lustre qui a tres mal vecu les explosions successives de grenades au platre. Et apres, basta – plus jamais ca. Plus jamais de travaux lourds dans Manhattan (trop complique, trop cher — je pense qu’on aurait pu acheter l’Alsace et la Lorraine avec notre budget renovation), surtout pas dans un immeuble comme le notre (trop de paperasse, trop de restrictions — par exemple pas de livraisons ni de travaux pendant les fetes juives, qu’on soit juif ou pas evidemment), surtout pas avec des entrepreneurs qui habitent a 2 heures en voiture (qu’il faut soit loger, soit attendre a l’appart qu’ils se pointent pendant qu’ils klaxonnent comme des derates, violets de colere, dans les embouteillages du Holland Tunnel).

En conclusion, je dois reconnaitre que John merite les feliciations du jury pour avoir gere la plupart des travaux en direct (il devait etre a la maison a plein temps apres avoir demissionne, ca l’apprendra a ne pas tenir parole!) Sans lui, a l’heure qu’il est, on camperait sur la terrasse dans notre tente igloo Decathlon.

Recapitulatif en images… (si vous avez 3h a tuer, cliquez sur la premiere image de chaque gallerie pour l’agrandir, puis sur les fleches pour naviguer…)

Ben oui, tout ca pour ca.

Desole pour le silence radio de ces trois derniers mois. J’aimerais vous dire que j’etais parti en mission humanitaire en Afrique sub-saharienne… mais en realite, j’etais parti en mission humanitaire en Afrique occidentale.

Bon, OK, je n’ai pas pris le temps d’ecrire. J’ai malgre tout une excuse vaguement valable: je me suis fait vuittoniser. « Vuittoniser: v. transitif. Accorder a un individu issu de la plebe les signes exterieurs de richesse traditionnellement associes a la marque Louis Vuitton. »

Vous ne vous rendez pas compte de l’investissement en temps. Choisir le sac avec lequel j’allais m’afficher tous les jours a la salle de sport, dans le metro, au bureau… Choisir quelques accessoires luxueux mais surtout pas ostentatoires, faire en sorte qu’ils se complementent elegamment sans faire trop « panoplie »… Representer dignement la marque face a nos clients et partenaires… USANT!

Je me la pete, mais apres tout je merite bien un petit coup de boost a l’ego apres mon double « C » du premier trimestre 2011. Pas celui de Coco Chanel, non. Je me la pete, mais je vous rassure: You can take the guy out of Revin, but you can’t take Revin out of the guy. Vous pouvez sortir le gars de Revin, mais vous ne sortirez pas Revin du gars. Pour ceux qui ne connaissent pas leurs metropoles francaises, Revin, mondialement repute pour sa vase et ses ragondins, est le hameau paume au milieu des marecages ou j’ai grandi. 18 habitants l’hiver, 15 l’ete (typiquement les 2 ou 3 plus vieux ne voient pas le printemps). Un petit peu comme New York, mais sans New York.

Faudrait que je fasse un petit topo sur mon bled, tiens…

Bises a tous.

Ce weekend dans le New York Times…

Je ne suis pas du matin.

Et parce que deux humilations valent toujours mieux qu’une, la version video:

Certains ont leur 15 minutes de gloire, moi j'ai mes 3 secondes. On fait ce qu'on peut.

Merci Mr. Cunningham d’avoir eu la generosite de m’inclure dans votre selection, et surtout merci Kabuki pour les 40% de remise sur le manteau que je ne me serais pas offert plein pot.

Un mariage a New York requiert typiquement 12 a 18 mois de preparation et compte 150 invites en moyenne. Le notre? 3 a 4 semaines, et une petite dizaine de personnes.

J’ai bien dit « le notre »: pour ceux qui ne le savaient pas encore, John et moi sommes maries depuis samedi – le 10 septembre, ou 9/10/11 en format de date US. Il etait hors de question pour nous de sombrer dans le « more is more » et d’en rajouter des couches – demander a Christo de recouvrir l’Empire State Building de taffetas blanc, lacher 20,000 cygnes sur l’Hudson River, s’habiller en costumes « couleur de lune » comme Catherine Deneuve dans « Peau d’Ane » (meme si c’etait tentant!), louer Madison Square Garden pour la Garden party du soir, et, accessoirement, affreter un A380 d’Air France avec une traine en tulle de deux kilometres pour les parents et amis du « spouse 1« , puisque c’est ainsi que me decrit notre permis de mariage. Pas tres romantique, le terme « spouse 1″,  je vous le concede, mais les formulaires de la mairie ont ete modifies cet ete pour remplacer « groom » (le marie) et « bride » (la mariee) par « spouse 1″ et « spouse 2″ (epoux 1 et epoux 2, pour simplifier) qui sont clairement plus gender neutral. Bref – spouse 1 et spouse 2 voulaient faire simple, pratique, sans drames et sans douleurs. C’est exactement ce qui s’est passe, et c’etait super. En tous cas pour nous!

Recapitulatif en images, comme ils disent dans la tele…
(cliquez sur les vignettes pour voir les photos en taille reelle)

Merci encore a ceux qui sont venus de loin, ce qui m’a enormement touche, et a charge de revanche pour les autres.

Et pour finir sur une note musicale…

Je me balladais nonchalamment hier dans les rayons de Citarella, notre Super U local, fier de representer comme a mon habitude l’elegance a la francaise en tongs, short et t-shirt distendu, le tout rehausse d’un panier de plastic rouge facon grillage fourni a l’entree du magasin et (tout est dans le detail) de trois couches de sparadrap blanc enroule autour de mon troisieme orteil – orteil qui, au cas ou vous auriez rate Envoye Special, s’est fait sauvagement fracturer la semaine derniere a coup de porte de salle bain. Je me balladais nonchalamment, donc, quand tout a coup un panneau fierement perche sur un monticule de fruits me fait m’arreter net: « Pluots, $2.49/lbs ». Pluots? « What the fuck is a pluot?! » se demande, interloque, mon petit cerveau poilu.

Sitot a la maison, j’interroge mon ami Google, qui m’explique patiemment qu’un pluot est un fruit cree a la fin du vingtieme siecle par un Monsieur Zaiger a partir des genes d’une prune (plum) et de ceux d’un abricot (apricot). Plum + Apricot = Pluot. Avec moi, au mieux, ca aurait donne Plum + Apricot = Genre de Compote Infame. Lui en a fait une nouvelle variete de fruit. Je n’aurai jamais le Prix Nobel des Fruits et Legumes, c’est certain. Attendez – ca ne s’arrete pas la! Tandis que le pluot est proche en texture et en gout de la prune, j’apprends que son cousin l’aprium est, lui, plus proche de l’abricot. L’aprium – vraiment?

Qu’il est beau, mon pluot!

Vous saviez tout ca? Vous avez deja mange des pluots et des apriums? Pourquoi est-ce personne ne m’a prevenu? J’etais pourtant dans le coin, a la « fin du vingtieme siecle »!

Du coup je me sens inspire. Ce soir, c’est gratin de courgeouille, croisement entre une courgette et une citrouille. J’avais pense a de la citrette, mais j’ai peur que ce soit trop sucre pour accompagner mes cotelettes de vorc (veau + porc = vorc). Et en dessert, j’ai prevu un delicieux crumble aux poimes (pomme ou poire? pourquoi choisir!) avec un coulis de chocomel…